Stanislas Wawrinka: «Je ne suis pas le mec qui court à tout prix après la gloire»TENNIS | Stanislas Wawrinka, tête de série No 1 à l’Allianz Swiss Open, se sent des responsabilités. Qu’il entend bien assumer.Hôtel Bellevue à Gstaad, un palace 5 étoiles. Stanislas Wawrinka nous accueille dans l’un des salons. Ambiance cosy. Le joueur vaudois se prête à l’interview. Un exercice qu’il n’affectionne pas vraiment. Il passe pourtant l’oral avec mention bien. A vous de juger!Tête de série No 1 du tournoi de Gstaad, ce rang vous confère-t-il de nouvelles responsabilités?C’est clair que la pression existe. L’objectif c’est d’être présent dimanche en finale. Si mon niveau de jeu est là et que je ne connais pas un jour sans, comme la semaine passée à Hambourg, je peux battre tout le monde.
Revenons en arrière pour (re)parler de ce match d’anthologie contre Andy Murray (6-2, 3-6, 3-6, 7-5, 3-6) à Wimbledon?Je peux le gagner, c’est clair! J’aurais pu mener deux sets à zéro si je n’avais pas manqué quelques occases. Mais rien ne dit que Murray ne se serait pas rebellé à ce moment-là. Ensuite, je concède un break stupide au début de la cinquième manche. Ça l’a remis en confiance.
Quel a été votre programme après le tournoi de Wimbledon?Repos pendant une semaine. Ensuite, j’ai repris l’entraînement, gentiment.
Repos, ça signifie quoi?Me poser chez moi avec mon amie, voir les amis, manger sur des terrasses. Profiter de la vie sans me prendre la tête, quoi!
Quels sont vos principaux centres d’intérêt?Quand je ne voyage pas, j’aime bien me poser et vivre au ralenti. Je lis un peu, j’écoute de la musique et je regarde la télé. Je suis très éclectique dans mes goûts.
Vous n’en avez pas marre parfois de cette existence de nomade?Il y a des jours, c’est vrai, c’est plus difficile de quitter la maison. Mais je ne me plains jamais, car je sais la chance que j’ai d’être joueur professionnel et de vivre de mon sport. J’essaye toujours de prendre le côté positif des choses.
On vous voit parfois dans les pages people, c’est nouveau?Oh, pas très souvent! La dernière fois, c’était au mois de décembre de l’an dernier, si je me souviens bien.
Vous aimez les mondanités?Ça dépend! Je me sens utile dans les soirées en faveur d’œuvres caritatives. Sinon, je ne suis pas le mec à vouloir avoir sa photo dans la presse. Et à courir à tout prix après la gloire. Je ne me sens pas en manque de reconnaissance ou de quoi que ce soit! Contrairement à d’autres…
Vous n’avez connu qu’un seul entraîneur depuis le début de votre carrière, Dimitri Zavialoff. Comment a évolué votre collaboration?Ça se passe très bien. Je progresse à mon rythme. On a grandi ensemble et forcément nos rapports ont évolué.
Existe-t-il parfois des tensions entre vous?Aucune. Nous sommes sur la même longueur d’onde. On sait ce que l’on veut tous les deux. Et où l’on va. Nous avons un objectif commun: que je continue à progresser dans mon tennis et au classement ATP.
Justement, êtes-vous obnubilé par votre classement?Franchement, non! Je sais que chaque semaine, ou presque, j’ai des points à défendre. Je ne vais pas me mettre la pression inutilement.
Quels sont vos objectifs d’ici à la fin de la saison?Reprendre place dans le top 10. C’est faisable après la mauvaise saison indoor que j’ai connue en 2008.
«J’ai été déçu que Roger ne me parle pas de son mariage»Vous êtes No 2 suisse derrière Roger Federer, qui prend une place énorme. N’avez-vous pas envie de casser cette image d’éternel dauphin? De dire, lui c’est lui, et moi c’est moi?Je suis No 2 et ça ne me pose aucun problème sachant que si je veux devenir No 1 il faut que je le sois aussi au classement mondial. Ce n’est clairement pas l’objectif du jour. Je fais avec mes qualités. Lui, il a sa vie, sa carrière, moi je fais mon truc de mon côté. Je ne suis pas dans ses pattes. Je ne suis pas le mec qui parle toujours de lui. Mais je m’entends très bien avec Roger.
Federer vous a-t-il prévenu de son mariage?Non!
Ça vous a surpris!Je n’étais pas au courant, mais il me confie plein d’autres choses.
Vous n’avez pas été invité à la cérémonie?Je n’ai jamais affirmé non plus que nous étions les meilleurs amis du monde et les plus proches. C’est une personne en qui j’ai confiance et c’est réciproque, voilà!
Les Jeux olympiques de Pékin et cette médaille d’or en double n’ont pas contribué à vous rapprocher un peu plus?Ça nous a rapprochés, c’est sûr! Ce n’est pas parce qu’il ne m’a pas parlé de son mariage, qu’on se déteste pour autant. OK, c’est clair, ça m’a déçu de ne pas avoir été au courant.
Donc vous ne l’inviterez pas à votre mariage? (Rires) Ça, je n’en sais rien!
Quand vous avez éliminé Federer au tournoi de Monte-Carlo, les médias n’ont cessé de vous questionner à son sujet. Ça vous a énervé?Un moment donné, j’ai dit stop, plus de questions sur Federer.
Après cette défaite, Roger est parti en opération commando en Sardaigne. Parce qu’il était vexé?Non, il a suivi la préparation qu’il avait planifiée.
Votre situation en Coupe Davis n’est pas toujours facile à vivre. Selon que Roger Federer soit là, vous êtes No 1 ou No 2.(Véhément) Ecoutez, vous vous êtes donné le mot pour que je dise que je déteste Federer. Si je n’avais pas envie de jouer la Coupe Davis, je ne la jouerais pas. Basta! Je me sens libre comme l’air. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours pu placer cette épreuve dans mon calendrier. Il n’en sera peut-être pas toujours ainsi. En principe, je devrais jouer le match de barrage contre l’Italie au mois de septembre à Gênes. Mais je sais aussi que selon le scénario de l’US Open, je pourrais peut-être… On verra bien ce qui se passe. (ba)
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