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"Le gazon, c’est pour les vaches"Serge Fayat.
Mis en ligne le 12/06/2007
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Roland Garros est terminé. En route pour Wimbledon ! La transition est souvent difficile à opérer en quinze jours, notamment pour les joueurs espagnols.
La terre battue ne salit plus les chaussettes. A la place, ce sont des brins d’herbe qui viennent se coller aux semelles. L’espace d’un mois, les joueurs et joueuses du circuit dans leur ensemble sont amenés à se mettre au vert, dans l’espoir de briller à Wimbledon, la troisième levée du Grand Chelem du calendrier.
“Le gazon, c’est pour les vaches”, s’était même exclamé un jour Ivan Lendl en personne, frustré d’avoir échoué deux fois en finale, dans les années 80, du seul tournoi majeur qui manquait à son tableau de chasse pour que son palmarès fût complet. C’est dire si parvenir à y être performant s’assimile à un véritable défi. Ecœurés, certains Espagnols et Argentins ont même renoncé à faire le déplacement ces derniers temps.
“La principale différence entre le tennis sur gazon et celui sur terre battue se rapporte au rebond de la balle, qui sur l’herbe est quasiment nul”, explique Julien Hoferlin, le coach d’Olivier Rochus. “C’est la raison pour laquelle les Espagnols et les Argentins détestent cette surface car le lift qu’ils mettent n’est d’aucun effet. Le premier coup est également capital, ce qui favorise ceux possédant un grand service et un excellent retour. Enfin, sur le plan physique, il faut être très souple et plus explosif qu’endurant car il faut être très bas sur les appuis.”
Si la transition entre la terre battue et le gazon est si difficile à réaliser, c’est à la fois parce qu’il faut passer de la surface la plus lente à la surface la plus rapide mais également parce que le laps de temps qui est offert pour s’adapter est terriblement court. Il y a tout juste deux semaines pour se préparer avant Wimbledon, au lieu de six avant d’arriver à Roland Garros.
“Vu que la saison sur herbe ne dure qu’un mois, il existe bon nombre de joueurs qui ne sont pas prêts à s’investir et arrivent à Wimbledon sans préparation ni ambition”, poursuit le capitaine de l’équipe belge de Coupe Davis, qui dévoile quelques clefs pour ne pas se retrouver le nez dans le gazon. “Il faut posséder un grand service et si ce n’est pas le cas avoir un excellent retour, les deux étant évidemment Byzance. En outre, il faut aimer frapper des balles entre la hauteur de la hanche et le ras du sol ainsi que faire preuve de pas mal d’adresse car les faux rebonds sont légion.”
Les conditions climatiques peuvent également jouer un rôle. La chaleur, ainsi, constitue une alliée de choix pour les joueurs de fond de court car elle offre un rebond de la balle plus neutre. Ce n’est pas Rafael Nadal, surprenant finaliste l’an dernier, qui en disconviendra. Il n’empêche, il est un fait évident que dans l’enceinte du All England Club , les attaquants sont favorisés. Même Björn Borg, l’avait compris, faisant service-volée avec un certain bonheur dans les années 70 pour rafler cinq titre d'affilée.
" Chez les messieurs, il est difficile de ne pas considérer Roger Federer comme le grand favori" sourit-il. " Il est invaincu sur cette surface depuis quatre ans et il sera certainement revanchard après sa mésaventure à Roland-Garros. Chez les dames, je pense à un quatuor composé de Serena et Sharapova bien sûr, mais aussi de Justine et Amélie Mauresmo, qui est tout de même la tenante du titre. Les Serbes risquent de manquer d'expérience."
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